Le quartier chinois: toute l’Asie, à Paris
Rédigé par Erudist -Tout le monde pense connaître le quartier chinois, le « 13ème », même si la plupart n’y on jamais mis les pieds. Pourtant, ce fameux triangle formé par l’avenue d’Ivry, de Choisy et de Tolbiac recèle de coins magiques.
Quand on arrive sur Choisy, nous ne sommes plus à Paris. On est dans un pays imaginaire, une sorte de condensé des pays d’Asie, où des restaurants vietnamiens, lao, cambodgiens et japonais se côtoient. Il suffit de marcher quelques instants pour se rendre compte que l’on a franchi plusieurs frontières sans sortir son passeport. Les enseignes des agences de voyages sont en chinois, les restaurants prennent juste la peine d’une petite traduction qui, si l’on est pas familiarisé avec les mets du Mékong, n’avancent guère le promeneur. Les visages changent, les yeux se brident, et l’on se surprend à se sentir comme un touriste dans sa propre ville. Les odeurs de pâtés impériaux, de riz cantonnais et de phô au poulet enivrent les narines et achèvent la sensation de dépaysement total. Que c’est bon de se sentir loin!
Evidemment, au-delà de la simple balade, découvrir les petits commerces et les restaurants est primordial. Pour jauger de la qualité des cantines asiatiques, il suffit de s’y rendre aux heures de pointes et de voir lesquelles sont le plus demandées. Le Phô 14, au croisement de la rue de Tolbiac et de l’avenue de Choisy est plein à craquer, une queue se forme même à l’entrée. Pas de doute, cette cantine typique du Vietnam vaut le détour. Ses phô (prononcez « feu » pour ne pas passer pour un novice!) sont des délices. Le Lao Lane Xang, le restaurant laotien le plus couru de la capitale, est lui aussi bondé. Il faut dire que ces spécialités lao valent largement la réservation.
Pour les plus impatients, le Tang Frères Gourmet, à deux pas de la Place d’Italie, propose des sandwiches au porc laqué ou cuit à la vapeur, le tout parfumé d’herbes aromatiques, le tout pour quelques euros.
Plus on avance sur l’avenue de Choisy ou d’Ivry, plus l’on s’enfonce dans les terres d’Asie. Le centre commercial des Olympiades est le point de chute de toute la communauté asiatique de Paris. Les immenses supermarchés Tang Frères et Paris Store déballent sous des yeux émerveillés des fruits, des légumes et des spécialités au noms exotiques et à la couleur enivrante. A l’étage du centre, les multiples boutiques proposant souvenirs et babioles à l’effigie de Bouddha et les magasins dédiés à la pop thaï donnent l’impression d’être tombé en plein Bangkok. Et si d’aventure on ose pénétrer, en soirée, sur le parking jouxtant les Olympiades et abritant un immense marché couvert et un Tang Frères Gourmet où la foule attend patiemment son canard rôti, plus de doutes: Paris a disparu, laissant sa place à Shanghaï.
Le quartier chinois de Paris, connu de nom, méconnu en réalité, est une expérience à vivre. Les couleurs, les odeurs: tout donne l’impression d’être à des milliers de kilomètres de la capitale parisienne. Il suffit pourtant de lever la tête: les immeubles haussmaniens n’ont pas bougé.